Sunday Radio – Storytelling Sparkles

Did you ever fall out of your writing habits? If so, how were you able to get back to it?

Writing was (and it breaks my heart to write « was »…!) not only a habit, but sort of a lifestyle. And despite all the excellent advice on writing you and I can find out there (heck, I posted a couple of these years ago!!!), despite the famous waking up at 5 am, despite that little notebook I keep beside me at all times…

Something is lost.

Overwhelming. All seems to be.
Many dozens of books are published every day, everywhere.
Many dozens of times this summer, the blue sky was grey with smoke, and the sun was red.
Many, many times in the past months – months slowly becoming years-, I found myself in front of this screen, looking for the words to tell stories, to share through them hope, laughter, excitement, drama, and dreams.
In vain.

Then, I heard her voice.

Sunday Radio

An 80-year-old artist explaining how, since she was a kid, her entire being was drawn to drawing, to playing music, to making movies and telling stories.
Her mother bashed and shamed her dreams when she was 9 or 10, telling her she had no talents. Nearly two decades after, the artist was able to move beyond her mother’s shadow to finally embrace what was burning in her : the desire to create, to make art, to tell stories.

This week, this 80-year-old artist, Paule Baillargeon, will see her first book published.

The book highlights her career through her artwork, which she continues to do, even though she lost her independence due to illness, and now lives in a house dedicated to helping seniors who have lost their autonomy.

A long radio interview, which I listened to without doing a billion little other things.
Something was there, in her voice, her will, her strength.

That something I lost, many, many months ago…

Changing Back to Oneself

That something. Where was it anyway?

Well, that something never went far. It was simply hiding, keeping safe.

Hiding from a toxic manager’s influence, financial insecurity, and anxiety. For two years.

Not anymore.
I will not let those noises bash, shame or silence my dreams.
Never again.

Something is found.

Sparkling Stories

Telling stories always made me feel like something was sparkling inside my soul.
Something happy, dancing in my heart.

I’m gonna work less hours. I’m gonna rest. And I’m gonna start writing stories again.

No plan yet. No schedule.

A promise, however… Write every day, for the pure joy of feeling the sparkles shine again.

Thanks for being here, on the long road to achieving a dream: write novels full-time to make people laugh and dream.

Until next time, take care of yourselves.

Chère librairie, texte d’Emily Arrow, illustrations de Geneviève Godbout

Une traduction de l’anglais (États-Unis) par Luba Markovskaia

Cet album jeunesse, d’abord paru en mars 2025 en version originale anglaise, trouva sa place sur les tables et tablettes des librairies du Québec juste à temps pour un évènement bien spécial dans cette province du Canada: le 12 août, j’achète un livre québécois.
Quel est cet évènement provincial unique en son genre? La géniale équipe de la librairie indépendante Le Repère, une librairie spécialisée en littérature pour enfants et pour la jeunesse, explique:

Lancée en 2014, par les auteurs Amélie Dubé et Patrice Cazeault, l’événement Le 12 août, j’achète un livre québécois a été créé pour dynamiser le marché (du livre) du Québec et encourager les lecteurs à se tourner vers ce qui se fait ici. D’abord dans un événement Facebook où les gens étaient invités à présenter leurs achats pour inspirer d’autres lecteurs, cette journée devait être éphémère. Elle ne s’est pas essouflée au fil des ans. Depuis, la plupart des librairies portent une attention particulière à la mise en valeur des livres québécois. Un peu comme une fête, on célèbre le travail des auteurs.trices, des illustrateurs.trices et des maisons d’éditions d’ici.

Chère librairie

Cette histoire raconte la rencontre entre une enfant et la librairie indépendante de son coin de territoire.

L’enfant, la main tirant sur le manteau de sa mère, s’arrête sur le trottoir. De l’autre côté d’une vitrine, la couverture d’un livre captive son attention. La libraire, un chien enthousiaste près d’elle, l’observe tout en tournant la pancarte bringuebalante accrochée à la porte de sa librairie du côté « ouvert ».

L’enfant s’installe dans un fauteuil, ouvre le livre trouvé dans les rayons . Et l’enfant trouve sa place.

Une ode à l’imaginaire, au réconfort, à toutes les portes, fenêtres, murs que les livres ouvrent et abattent.

Une ode essentielle à l’importance des libraires, capables d’éteindre les cellulaires, de fermer les écrans, d’éblouir l’imaginaire auntant que le réel, grâce aux livres que tant d’auteurs.trices donnent au monde.

Les illustrations somptueuses de Geneviève Godbout, la douceur du trait, les contrastes de couleurs, toujours en douceur, soulignent l’émotion du texte tout en retenu de l’autrice.

Un album qui nourrit l’émerveillement. Des petits et des grands et même des vieux grands.

En souhaitant que l’émerveillement soit toujours dans votre vie, merci d’avoir pris le temps de lire.

Bonne lecture, à bientôt!

Eka Ashate : ne flanche pas, de Naomi Fontaine

Le récit commence entre deux rivières. Là nait la narratrice, sur le territoire Innu, occupé par la communauté Uashat et la communauté Apituamiss.

Ensuite, on plonge.

Dans le regard de la mère de la narratrice, qui, « si elle n’avait pas été une reine Je ne serais pas écrivaine » dit-elle en dédiant son livre à cette femme forte, empreinte dès l’enfance d’une idée qui la ferait longtemps souffrir: être blanc était mieux qu’être Innu.

Ensuite, on hurle.

De la constance des jours sur le territoire, la voix des ainés qui enseignent, le rythme des femmes qui préparent les repas, qui veillent. La voix du vent, celle de la forêt, quand les saisons se préparent à changer, à passer, à revenir. Des enfants libres et rieurs, soudain arrachés à leurs parents impuissants, trainés dans des pensionnats.
Des lieux de peur, de faim, de violence, d’abus physiques et sexuels. Au creux du lit, le sommeil n’amenant aucun repos. Juste la terreur d’être choisi cette nuit-là.
Le coeur de tant d’enfants devenu grands frémissent encore face à ce souvenir, bien qu’à l’abri dans la communauté, dans leur maison imposée.

Ensuite, on s’émeut.

Le souvenir du voisin qui voit passé dans la rue la mère de l’autrice, ses quatre bambins en file derrière elle, et qui dit à son épouse: « Voici la maman cane et ses cannetons. » Parce qu’on aura lu les douleurs qui précèdent ce moment doux, parce qu’on aura lu la persévérance, la reconnaissance, la tendresse du souvenir. La fierté, aussi, de la pieuse grang-mère autoritaire.

L’enfant Innu traité de maudit sauvage par l’enfant blanc dans la cour d’école. L’enfant Innu qui montre ce qu’est être sauvage et frappe l’enfant blanc au visage. Il sait, l’enfant Innu, utiliser des mots pour s’exprimer. Il sait que la réponse aux insultes n’est pas la violence. Il le sait, parce que l’enfant Innu n’est pas un sauvage.

L’homme âgé qui admire le corps sublime de sa femme, le corps rond, ridé, usé par les grossesses, le labeur, le temps. L’homme âgé qui embrasse les larmes de sa femme après l’amour.

Souvent, j’ai posé le livre. Submergée d’émotions, de beauté. Submergée de honte, de douleur.

Un récit d’une force immense, dans lequel s’immerger, duquel apprendre à comprendre, à écouter.

Tendresse, lumionisité, vent de la Côte-Nord et moiteur des étés dans la basse-ville de Québec, tout cela parsemé des souvenirs des ainés, de la famille.

Je souhaite une traduction dans toutes les langues.

Je rêve que ce livre devienne lecture obligatoire au Cégep.

Eka Ashate : ne flanche pas, un récit exceptionnel.

Bonne lecture, à bientôt !