« Nos cris », par Kern Carter

Sans le très intriguant compte-rendu d’une collègue libraire qui lit de tous les genres littéraires destinés aux enfants, aux adolescents et aux jeunes adultes, ce merveilleux serait resté sur la tablette.

La couverture attire la curiosité, sans plus. L’histoire proposée a quelque chose de déjà lu. J’avais haussé les épaules, dubitatives.

« Mais la force de l’amitié entre les personnages est incroyable », insistait la collègue libraire.

Advienne que pourra, j’ai décidé de plonger dans le roman « Nos cris », écrit par Kern Carter et traduit par Benoit Laflamme pour les éditions Boréal. Et c’était une excellente décision!

Deux meilleures amies, Candace et Ever, avec l’aide du frère d’Ever, Jericho, fondent un groupe de soutien pour s’aider à traverser les épreuves, les coups de vie dévastateurs comme les moments de vie grandioses.
Oui, ces ados vivent dans des décors de rêve, ils ont accès à tout ce qu’ils désirent, et Chef ou Nanny se chargent de préparer leur repas.

Mais.

Accompagner ces personnages à travers les épreuves qu’ils traversent, c’est comme éprouver,
ou peut-être comprendre à nouveau
ce qu’on ressent quand on est adolescents,
quand les moments difficiles, intolérables, insurmontables s’accumulent, ou refusent de disparaitre,
quand on arrive au point de bascule vers le monde parfois honni des adultes.

C’est aussi partager les premiers émois, ceux qui bouleversent le corps comme le coeur. L’âme un peu aussi.

Un excellent roman qui laisse de côté les tabous et va droit au coeur, pour un lectorat de 14 ans et plus prêt à vivre des émotions fortes, et prêt à être incapable de refermer le livre avant la fin!

Bonne lecture!!

Une fille, un gars et un chat

Que des mots écrits par une auteure que l’on ne connait ni d’Ève ni d’Adam, qu’un éditeur décide de publier, qu’une librairie indépendante ou autre entité décide de vendre ces mots devenus roman, ET que ce roman parvienne à nous faire pleurer, à nous faire vivre des émotions au-delà de nous-même, ça me fas-ci-ne.

Voilà bien quatre bonne décennie que je plonge dans les romans et les livres. Des voyages qui m’ont appris, m’ont fait grandir, rire, rêver, surtout.

Moins souvent, désormais, un roman parvient-il à m’entrainer loin des pages elles-mêmes, loin sur la rue en compagnie d’un personnage qui se ballade dans la rue. Et, qui plus est dans le roman qui nous occupe, en compagnie d’un chat singulier.

Par singulier, j’entends un chat à la personnalité bien trempé, attachant au possible et pas un chat fantastique persuadé d’être un astronaute (si vous n’avez pas jamais lu Basile chat de l’espace, rendez-vous à votre bibliothèque pour dénicher l’un des cinq tomes de la série, écrite par Asley Spires et publiée chez Scholastic).
Le chat Simon est l’un des personnages principaux de ce roman qui m’a complètement prise par surprise. Il devient l’ami inséparable de la fille du titre, Vicky, atteinte de fibrose kystique.

Carole Moore, une auteure que je suis tellement heureuse de découvrir enfin, amène doucement les lecteurs entre les fils de l’amitié puissante qui lit un chat maltraité et une adolescente qui rêve d’avoir des cheveux blancs, mais qui sait que tous les rêves ne se réalisent pas. Elle sait aussi l’espoir.
Ses mots sont justes et francs, jamais dans le mélodrame fantoche, et le réalisme palpable qu’elle insuffle à ses personnages nous tient accrocher à l’histoire du début à la fin.

Une fille, un gars et un chat, un roman sur la beauté de vivre, la beauté profonde de l’amitié et la force incroyable de l’espoir.

À lire, à relire, à se procurer à votre librairie indépendante préférée, ou à la bibliothèque.

Riverkeep

L’intrigue et la richesse du monde imaginaire de l’auteur Martin Stewart m’ont convaincu d’emprunter ce roman, publié en version française aux Éditions Milan en 2018.

Et toute l’histoire commence lentement, mais sûrement. Le personnage principal est bien vite entrainé dans l’aventure d’une vie, le long du fleuve rongé par la glace d’un hiver coriace.

Le lecteur est bien vite confronté, malheureusement, à une jolie soupe de personnages. Si l’écriture bien ficelée, détaillée avec soin, aide à maintenir la trame du récit intact, l’accumulation ne manque pas de lasser un brin, assez rapidement qui plus est.

Cependant, les mystères sont si bien noués, l’univers est si riche qu’il est impossible de lâcher ce roman!
L’histoire trotte dans la tête, les questions aux réponses à venir aussi.

Alors, bien que j’ai souvent posé le roman, un peu exaspéré par la pléthore de personnages, de lieu et de surenchères de méchants sorti de nulle part, je le reprenais aussitôt, avide de connaître le dénouement de l’intrigue principal.

Riverkeep a de quoi plaire aux amateur-es de fantasy amusante et sombre, ainsi qu’aux lecteurs-lectrices pressés de se laisser transporter dans un monde riche et intriguant.

La maman que je suis tient à préciser que ce roman s’adresse aux lecteurs aguerris de 12 ans et plus. C’est qu’on retrouve beaucoup de morceaux de cadavre le long du grand fleuve Danek…

En tout et partout, un roman YA fort chouette, satisfaisant, mais auquel je ne ferai pas de place sur les étagères bondées des bibliothèques de la maison.

Vive les bibliothèques publiques!