Mervyn Peake

Mervyn Peake est l’un des seuls auteurs fantasy qui place les forces et les faiblesses des personnages au centre de l’action.

Ce sont trois romans fantasy, comme personne n’en a jamais écrit, que j’essaie de terminer depuis trois ou quatre ans.

C’est excellent, promis, mais il faut avoir la force morale pour aborder la noirceur des âmes qui vivent dans l’étrange château Gormenghast sans y sombrer soi-même.

Arpenter les couloirs infinis de Gormenghast demande beaucoup de courage. Et réalité étrange, aimer les personnages est une tâche ardue. Si chaque personnage est inoubliable, profondément ancré dans ses grandeurs et ses faiblesses, il n’en reste pas moins qu’ils sont tous et chacun, à leur manière, détestables.

Pour marquer cet énième retour à ce blogue que j’aime, mais que je trouve rarement le temps d’entretenir, étant blogueuse à temps plein pour un concessionnaire, je reprends le collier Mervyn Peake.

Page 316.

C’est parti!

Au service surnaturel de sa Majesté

Au service surnaturel de sa Majesté est un roman tout « marvelien » où l’on a plaisir à suivre les tribulations de personnages bien particuliers…

Une femme se réveille dans un parc. Elle ignore qui elle est, ce qu’elle fait là en pleine nuit sous la pluie, qui plus est entourée de cadavres portant des gants en latex.

Voilà l’entrée en matière de ce roman inclassable, un pied dans la fantasy, un pied dans le roman d’espionnage et un sourire à chaque chapitre. Si les personnages naviguent entre le convenu propre aux X-Mens et autres personnages « marveliens » (hou, je l’ai fait, j’ai mis Marvel au goût des mes anciens universitaires), l’auteur se joue de ces conventions et parvient à nous captiver.

Quel bon moment que ce roman, qu’on ne relit pas mais qu’on aura plaisir à partager. Disponible dans une bibliothèque près de chez vous ou encore chez votre libraire indépendant préféré, Au service surnaturel de sa Majesté est un petit plaisir pas coupable du tout à savourer sans culpabilité.

Est-ce que ça sent la suite? Oui et non. Une fois le charme de la découverte passé, on a dû mal à imaginer une histoire qui n’irait pas piger allègrement dans tous les clichés du genre, ce qui a été évité avec un certain talent ici.

Mais c’est sans compter l’appétit vorace des maisons d’éditions de par le monde….

Mais toujours est-il que toutefois donc, d’abord et avant tout, la beauté de roman enjoué et haletant, c’est qu’il réussi à nous faire passer un bon moment en toute simplicité!

La vie devant soi

Si l’angoisse du je-ne-sais-plus-quoi-lire vous saisit au détour d’un jour de vacances sous le soleil ou sous la pluie, il est bon de savoir que Romain Gary (Émile Ajar) a vécu et a écrit des romans.

Dans La vie devant soi, publié cinq avant que l’auteur ne s’enlève la vie, on regarde le monde à travers les yeux de Momo, un fils de pute. C’est les rues de Paris que l’on parcoure, ce sont les immigrés, les pas comme tout le monde que l’on rencontre. Le beau dans ce qu’on a l’habitude de condamner, même pas comme étant laid, mais comme étant à répudier, voire ignorer.

Surtout, on partage les vieux jours de Madame Rosa dans cet appart du sixième étage où d’autres fils de pute se retrouvent, placés là par « des femmes qui se défendent » et qui n’ont pas le droit d’être mère en vertu des bonnes mœurs…

À la recherche d’un qualificatif pour décrire ce roman, je reste coite. Tout me semble mièvre tant ce roman s’insinue en vous dès les premiers mots.

Il ne reste qu’à le lire, ce La vie devant soi, demain ou dans dix ans, quand on est prêt à prendre un dimanche pour lire tranquillement. C’est un roman comme aucun autre, un personnage comme je n’en avais jamais au grand jamais rencontré auparavant.

On en a fait des films, des pièces de théâtre, des bandes dessinées, on a tout fait avec ce roman comme aucun autre, que je recommande en format original.