Le livre que tout le monde a lu – 4

Un incroyable plongeon dans l’âme humaine qui secoue les idées reçues, ou mieux encore, les idées qu’on se fait du monde. Zou, à la bibliothèque, lecteurs-trices !

 

Madame Bovary. Vous la connaissez. Ou alors, vous avez passé son chemin un jour. Cette Madame Bovary pleine de charme, endettée, déçue de son mari, lassée de ses amants, incapable d’aimer sa fille, qui rêve à s’en rendre malade d’une vie de princesse mondaine qu’elle ne pourra jamais obtenir. Pour ma part, j’ai croisé deux Madame Bovary. Une personne emplit d’ambitions, un être qui a un rêve, qui travaille pour ce rêve, qui réalise ce rêve et qui est déçu. Invariablement déçu et insatisfait.

La Madame Bovary de notre époque, elle m’énerve un peu mais je ne peux m’empêcher de ressentir de la compassion pour ses rêves pathétiques de vie princière dans un monde glorifiant le commun, le médiocre, le juste-assez-pour-être-libre-de-juger toute personne qui sort du moule. Je compatis car certains de mes rêves, de nos rêves, meurent effrités par les exigences du monde et les limites de crédit des banques.

Le roman de ce cher Flaubert, condamné par le clergé lors de sa parution pour outrage aux bonnes moeurs (ils pouvaient bien parlé, ces douteux cathos…), est une lecture imposée dans nombre de collèges, ce qui en encourage peu à se frotter à la tranquillité de la vie de village à l’aube de la Belle Époque. Du courage, ce roman est un grand roman! Un incroyable plongeon dans l’âme humaine qui secoue les idées reçues, ou mieux encore, les idées qu’on se fait du monde tel qu’il était, est, sera.

Zou, à la bibliothèque, lecteurs-trices ! Et la version intégrale, si vous me permettez d’insister, vigoureusement.

Sonin la chamane du Mont Céleste

La malédiction des princes de Saï

Sonin avait été choisie dès sa naissance. Pour devenir l’une de celles qui voient l’avenir en rêve, une des douze chamanes. du Mont Céleste. Mais son don est indomptable, impossible à contrôler. Elle est exclue et doit quitter ses soeurs chamanes,  direction son village d’origine, un univers en soi dont elle ignore tout. De retour au sein de sa famille, elle découvre un monde bien différent, injuste et magnifique tout à la fois.

Une histoire en douceur, en moments tranquilles et en aventures palpitantes, le tout très bien dosé par l’écriture contemplative de l’auteur Yukimushi Sugano. J’ai un faible pour les auteurs nippons qui possèdent ce talent de raconter la beauté de tous ces petits instants qui construisent un personnage, voir un être humain, au-delà des bouleversements rencontrés aux inévitables croisées des chemins. Remarquable roman, enivrant comme la première brise estivale après un hiver glacial.

Une suite et une autre attendent les lecteurs charmés !