Mervyn Peake

Mervyn Peake est l’un des seuls auteurs fantasy qui place les forces et les faiblesses des personnages au centre de l’action.

Ce sont trois romans fantasy, comme personne n’en a jamais écrit, que j’essaie de terminer depuis trois ou quatre ans.

C’est excellent, promis, mais il faut avoir la force morale pour aborder la noirceur des âmes qui vivent dans l’étrange château Gormenghast sans y sombrer soi-même.

Arpenter les couloirs infinis de Gormenghast demande beaucoup de courage. Et réalité étrange, aimer les personnages est une tâche ardue. Si chaque personnage est inoubliable, profondément ancré dans ses grandeurs et ses faiblesses, il n’en reste pas moins qu’ils sont tous et chacun, à leur manière, détestables.

Pour marquer cet énième retour à ce blogue que j’aime, mais que je trouve rarement le temps d’entretenir, étant blogueuse à temps plein pour un concessionnaire, je reprends le collier Mervyn Peake.

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C’est parti!

La vie devant soi

Si l’angoisse du je-ne-sais-plus-quoi-lire vous saisit au détour d’un jour de vacances sous le soleil ou sous la pluie, il est bon de savoir que Romain Gary (Émile Ajar) a vécu et a écrit des romans.

Dans La vie devant soi, publié cinq avant que l’auteur ne s’enlève la vie, on regarde le monde à travers les yeux de Momo, un fils de pute. C’est les rues de Paris que l’on parcoure, ce sont les immigrés, les pas comme tout le monde que l’on rencontre. Le beau dans ce qu’on a l’habitude de condamner, même pas comme étant laid, mais comme étant à répudier, voire ignorer.

Surtout, on partage les vieux jours de Madame Rosa dans cet appart du sixième étage où d’autres fils de pute se retrouvent, placés là par « des femmes qui se défendent » et qui n’ont pas le droit d’être mère en vertu des bonnes mœurs…

À la recherche d’un qualificatif pour décrire ce roman, je reste coite. Tout me semble mièvre tant ce roman s’insinue en vous dès les premiers mots.

Il ne reste qu’à le lire, ce La vie devant soi, demain ou dans dix ans, quand on est prêt à prendre un dimanche pour lire tranquillement. C’est un roman comme aucun autre, un personnage comme je n’en avais jamais au grand jamais rencontré auparavant.

On en a fait des films, des pièces de théâtre, des bandes dessinées, on a tout fait avec ce roman comme aucun autre, que je recommande en format original.

 

L’invention d’un roman magnifique!

 
    L’Invention d’Hugo Cabret
Ce roman d’exception danse entre les mots et les images, avec tendresse et émotion. Hugo, un jeune orphelin vivant caché entre les murs d’une gare de Paris, croise sur son chemin une jeune fille excentrique, un fabricant de jouets et le mystère de cet intriguant automate retrouvé dans les poubelles. Captivant à souhait, ce drame suspendu met la poésie et du mot et de l’image au premier plan.

L’expérience Hugo Cabret

Outre le texte, traduit avec intelligence et dans un français international, (merci de me permettre l’expression malgré sa désuétude potentielle) lire ce roman est une expérience en soit. Lorsque le livre L’Invention d’Hugo Cabret a été publié il y a un peu moins de 10 ans, il n’existait pas, à mon humble connaissance, de roman dessiné aussi sensible, aussi achevé. Des romans graphiques, oui. Des romans illustrés, certes. Mais un roman dessiné, c’était la première fois que j’en rencontrais un. Le coup de foudre avec Hugo, son automate et son Paris des années 1930 a été instantané!

L’Invention d’un auteur aux nombreux talents

L’originalité du format ne serait rien sans la sensibilité de l’auteur, qui a débuté sa carrière comme illustrateur, après avoir été refusé à la Yale School of Drama. Brian Selznick, l’auteur de l’Invention d’Hugo Cabret, publié en version originale anglaise en 2007 par Scholastic, mentionnait dans une interview que ce sont les personnages qui l’ont amené à illustrer des parties déjà écrite de l’histoire. Son roman donne l’impression ni d’être illustré, ni d’être une BD. Son roman est devenu une écrite et dessinée, presqu’un film. Presque. L’histoire d’Hugo Cabret, du vieil homme grincheux et de la jeune fille excentrique, désormais un roman absolument unique en son genre, n’a pas manqué d’intéresser le monde du cinéma. D’autant que Brian Selznick possède un héritage cinématographique d’importance, relate la journaliste Motoko Rich dans un article paru dans le New York Times. Entre le roman dessiné et le film, il n’y avait qu’un pas, qu’un certain Martin Scorsese a franchi en 2011. Je n’ai pas regardé le film, le roman m’ayant comblé en tout points !