Dîtes-moi que vous vous souvenez du roman, et non du film!
Coeur d’encre
C’est un type d’histoire que j’adore, où le mystère, l’action et l’amour des livres s’entremêlent à la perfection.
C’est un type d’histoire que j’adore, où le mystère, l’action et l’amour des livres s’entremêlent à la perfection.
Dîtes-moi que vous vous souvenez du roman, et non du film!
Et je mets au défi l’heureuse personne qui lira Orgueil et Préjugés (joli en français, mais à lire en anglais de préférence) pour la première fois de ne pas trouver dans les personnages de Jane Austen le reflet de bien des gens de sa connaissance…
Ce pauvre Orgueil et ces chers Préjugés…
J’ai lu, lu et relu tous les romans de Jane Austen. À 15 ans, on succombe à Orgueil et préjugés, et à 30 et des poussières, on est toujours sous le charme de ce roman lumineux.
Certes, ce roman est cinématographiquement surexploité, sur-romantisé, littérairement retrempé à toutes les sauces romanesques imaginables, de la fanfiction au roman policier en passant par les zombies et la romance. La curiosité est admirable, cependant je me tiens aussi loin que possible de cette overdose mercantile.
De même, tant et encore davantage de critiques, d’analyses, de résumés existent à propos de ce roman que je préfère humblement laisser aux professionnels et aux Janeites le soin d’en parler davantage.
Je me contente ainsi de partager une immense dose d’amour pour ce roman splendide, pour cette chère Lizzy et son Mr. Darcy, pour Mr. et Mrs. Benett, le coloré Mr. Wickham, le trop bon Mr. Bingley et ses affreuses soeurs. Pour la campagne anglaise, le thé de 4 heure, les rencontres dans les bois et la condescendance des riches de ce monde.
Et je mets au défi l’heureuse personne qui lira Orgueil et Préjugés (joli en français, mais à lire en anglais de préférence) pour la première fois de ne pas trouver dans les personnages de Jane Austen le reflet de bien des gens de sa connaissance ! Pour cette raison, et pour bien d’autre, l’oeuvre d’Austen traverse avec brio l’épreuve du temps. Son regard incomparable sur la nature humaine, l’absence de complaisance dans son écriture, voir de compassion transcende ses personnages. Quand on se découvre un Mr. Collins dans son entourage, le moment est secrètement délicieux.
Miss Austen, désolée pour l’adaptation cinématographique de votre oeuvre de jeunesse, vous savez, celle de 1940 avec Greer Garson et Laurence Olivier… Au nom du monde moderne, vraiment, vraiment désolée…
Le roman que je commence à lire, tout le monde l’a lu. La voleuse de livres. Pour mon neveu, ce sera un film et peut-être jamais un roman, qui sait si j’arriverai jamais à le convaincre de lire cette fabuleuse histoire.
Puisque que tout le monde l’a lu, je n’en parlerai pas. Ce sont les souvenirs tissant le fil de ce roman qui me serviront de prétexte pour ces quelques mots.
La guerre frémit, depuis longtemps, dans les journaux et à la fin du téléjournal. Un décompte quotidien, morbide certes, mais décliné par habitude, sans qu’on y songe plus que le bout de son nez. Et sous ce soleil splendide de juillet, sur les rives de Verdun-sur-mer, où les verdunois de souches et les gentrifiés de condos se côtoient en se méprisant de loin, poliment, tous ces terribles conflits perdent de leurs horreurs. Dilués par la distance, le Dollorama où la file d’attente s’allonge éternellement, la paisible terrasse du Benelux et le trafic sur la Well, cet avion abattu, cet adolescent brûlé vif, cette femme violée condamnée à mort pour adultère, ces filles kidnappées offensent la Planète Internet pendant quelques clics, puis disparaissent.
Ce sont leurs conflits, pas les nôtres. Mais face aux nouvelles politiques canadiennes envers les immigrants et les réfugiés, je m’indigne et désespère un brin. Face aux gens capables de faire abattre un avion pour alimenter la guerre en gestation. Face à l’impuissance, je plonge dans ce roman qui marche dans les pas de ceux qui ont subit la guerre. Et je frémis…